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Blanc comme neige...
27 février 2007

Le champs d'à côté

Dans l’Avant, on disait que « l’herbe est toujours plus verte dans le champs d’à côté ». En l’absence d’herbe, on dit maintenant que « la neige est plus blanche chez le voisin ». Le principe reste le même : c’est cette faculté qu’a l’homme de bouder sa propre vie en considérant qu’elle serait bien meilleure s’il vivait ailleurs. De manière raisonnable, on sait que ce n’est pas vrai. Mais au fond de nous, on se dit que la raison peut bien aller se faire foutre.

Elora est l’amie d’une amie, que je n’avais pas vue depuis près de trois ans. Et pour cause : elle était partie vivre à l’autre bout du monde, dans un endroit où le froid régnait déjà avant les bouleversements climatiques, et où les hommes n’ont pas changé leurs habitudes depuis. Un endroit où l’homme ne vit pas sous terre.

Oh, je te vois bien grimacer, va. Bien sûr qu’il doit y avoir des inconvénients, à commencer par l’absence de chauffage central. Mais vivre dehors… je veux dire… dans une ville en surface, aménagée pour… ça doit être chouette. Je m’y sentirais sûrement mieux que dans cette cage souterraine. Elora, en tous cas, n’est revenue que pour mieux repartir : depuis son retour elle ne se sent pas « revenue chez elle », bien au contraire. Que ce soit l'environnement, la vie, les gens, les attitudes. Elle a l'impression d'être chez les fous. C'est pas moi qui l'invente : c'est elle qui le dit.

« Je sais pas comment t’expliquer, Sven. J’arrête pas de me dire…
- Qu’est-ce que je fous là ?
- Exactement ! »

Elle va repartir. Repartir à l’autre bout du monde, dans le champs d’à côté, chez le voisin. Là où j’aimerais partir, je crois, si je n’utilisais pas ma raison pour justifier ma lâcheté.

Sven Thomasson Vërgson
27ème jour de Février 2067

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Commentaires
S
Pour ma part je crois que le voyage reste un prétexte , un prétexte magique assurément et l'occasion de bouleverser un quotidien entretenu par une certaine fainéantise. Je connais des gens partis pour un lointain pays du froid qui sont restés les mêmes ni plus ni moins curieux, juste contents de dire qu'ils ont osés tout comme je connais des gens qui ne quitteront jamais leur quartier mais qui dans vingt ans continueront à y découvrir de nouvelles personnes, simplement parce qu'ils s'intéressent aux autres et pas seulement à eux. Le voyage est assurément une occasion et souvent le signe d'une envie de s'ouvrir aux autres mais au final seule l'envie compte, voyage ou pas.
S
Leu Warou : dans Bière Bremier on est pas mal non plus.<br /> <br /> CarrieB : MERCI ! MERCI ! (je dis toujours merci à quelqu'un qui m'écrit en commentaire une phrase que j'aurais voulu écrire moi-même... nous avons le même cauchemar donc)<br /> <br /> Bremier : j'adore véritablement philosopher avec toi.
B
Les toilettes sont toujours plus propres chez le voisin. (non, ça c'est vrai)
C
L'ailleurs ou même l'autre bout du monde ne sont jamais si loin que ça, mais quoi qu'on en dise, ailleurs c'est toujours mieux parce qu'on y découvre de nouvelles personnes, voire de nouvelles cultures, et que nos vies s'enrichissent de ces expériences.<br /> Naître et mourir au même endroit, sans avoir bougé, reste mon pire cauchemar...
L
Tous les grands baroudeurs qui se sont toujours posé cette question "Qu’est-ce que je fous là ?" te répondront que, finalement, l'ailleurs se décline rapidement par "n'inporte où" puis par "nulle part" On n'est jamais si bien que dans soi-même ! A+
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