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Blanc comme neige...
3 septembre 2015

Douleur amicale

"Rah, punaise, ça fait plaisir que tu sois venu, ça faisait trop longtemps !"

Hurley me fila une énorme claque sur l'épaule, façon grizzly pêchant un saumon de plusieurs kilos. Malgré le séisme qui se propageait à l'ensemble de mes os, je m'esclaffais. Sa mère nous regardait avec des yeux ronds.

"Non mais Hurley, ça ne va pas de le frapper comme ça ? Tu va lui faire mal !"

Nous échangeâmes un regard en gloussant.

"T'inquiètes, m'man. Il est solide, le Sven.
- Je vous assure, madame. Ce n'est rien.
- Non, ce n'est pas rien ! Il aurait pu te démettre l'épaule avec un coup pareil... Vous êtes pas bien, tous les deux ! Tu ne vas quand même pas prétendre que tu n'as pas eu mal, Sven ?"

Je haussais les épaules. Je n'étais pas passé par ici depuis des mois, et Hurley était content de me voir. Moi aussi, j'éprouvais un petit quelque chose, sans même vraiment comprendre ce qui avait mené mes pas jusque dans sa galerie. Alors la claque bourrue et amicale, elle renforçait un peu le réel, nous prouvait que l'instant n'était pas le fruit de notre imagination.

"Vous savez madame, la douleur, elle est subjective. Le même coup, donné de la même façon avec la même puissance, ne va pas être ressenti pareil selon qui me frappe. Si ça avait été un scientifique pour une expérience, j'aurais surement grimacé ; si ça avait été un gars que j'aime pas, la douleur aurait surement été plus intense. Mais là, c'est Hurley, quoi !
- Peut-être, mais ce n'est pas ta subjectivité qui va t'empêcher d'avoir un bleu, à mon avis...
- Même pas mal, je vous dis."

Nous terminâmes les embrassades et les au-revoirs dans l'entrée. Je renfilais mon gros manteau, et promis de ne pas attendre noël pour repasser dire bonjour. Ils savaient que j'étais sincère, mais n'avaient pas oublié ma grande gueule.

Finalement, je sortis dans la galerie glacée du district, et la porte se referma derrière moi. Je contemplais les reverbères, les papillons de nuit qui s'y cognaient perpétuellement, et je me sentis un peu con d'avoir délaissé l'endroit.

Ma main se porta machinalement à mon épaule, et je la massais en grimaçant.

" 'culé !"

 

Sven Thomasson Vërgson
Troisième jour de septembre 2075

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Commentaires
S
Berthoise : oups... (je suppose que je suis en retard ?)<br /> <br /> <br /> <br /> Myrtille : tout évolue. Je blogue toujours, mais ailleurs, et plus du tout dans le même style (je cherche à m'acheter une respectabilité ;))<br /> <br /> <br /> <br /> Sinon, voici quelques liens me concernant, pour ceux qui veulent :<br /> <br /> Lisez le blog d'auteur : https://arnierblog.wordpress.com/<br /> <br /> Page web de mes livres : www.memoiresdugrandautomne.com<br /> <br /> Rejoignez-moi sur Twitter ! https://twitter.com/s_arnier
M
C'est chouette, pourtant, les blogs... pourquoi les gens ne lisent plus les blogs ? Dans quelles galeries sont-ils allés se fourrer ?<br /> <br /> Merci de rester encore un peu.
B
La prochaine à Noël. D'accord.
S
Môman : on accepte plus, mais ça veut pas dire que ça fait pas mal (je ne sais pas trop pourquoi j'ai posté ici, je croyais dur comme fer que plus personne ne lisait ce blog - même pas toi - mais l'histoire m'est venue et je n'avais nulle par ailleurs où l'écrire :))
M
Contente de te relire ici...il est vrai que "qui aime bien, châtie bien" et que l'on accepte toujours plus des personnes que l'on aime!
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