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Blanc comme neige...
9 décembre 2006

Ecrire une histoire

Tu n'as qu'à prendre une terre sèche et stérile. Creuse un peu, et coule des fondations pas trop profondes. Pose une maison de plein pied, en vieilles pierres. Recouvre en grande partie de neige. Arrose abondamment et régulièrement. Et voilà, ton décors est planté.

Mais planter un décors, c'est pas le plus dur. Non, ce qui est délicat, c'est d'en tirer quelque chose. Faut pas croire que ça va venir tout seul, qu'une histoire géniale va surgir soudainement. C'est pas parce que tu plantes que ça pousse. Premièrement, il va falloir du temps si tu veux obtenir quelque chose. Et secondement, va falloir l'enrichir un peu ton décors. Parce qu'un décors sans personnage et sans intrigue, ce n'est rien d'autre qu'un décors, même s'il est aussi tragiquement beau que cette maison en ruines à moitié étouffée par la neige.

Puisqu'on a commencé cette note par de la pseudo-métaphore, je te propose que l'habitant de cette maison soit un ancien jardinier. Tout le monde a oublié, maintenant, mais en fait toi et moi on sait que sous l'épaisse couche de neige il y avait un grand potager, dans l'Avant. Cinquante ans en arrière, la terre qui supporte les fondations de cette maison était pas aussi stérile, et ça poussait. Quoi ? Oh, un peu de tout : des tomates, des salades bien vertes, des aubergines, des poivrons. Tu peux même faire plus exotique en parlant de plantes qui n'existent plus, comme le basilic. Ou tu inventes des légumes fabuleux et imaginaires. Faut que ça fasse un peu "paradis perdu", tu vois ?

Le type, c'était un bon vivant amoureux de la terre, qu'avait appris à vivre comme son père qui vivait comme son père qui vivait comme son père. T'imagines le truc : vie à la campagne, rude mais simple, en communion avec la nature, en symbiose. Et puis après on case l'élément perturbateur, le déréglement climatique, la folie des hommes, tout ça. La terre part en sucette, et vu que le type (qui est dans notre histoire le symbole de l'Homme avec un grand H, tu me suis ?) dépend de la terre, ben il morfle. On raconte sa déchéance, et comment l'homme souffre de ses propres conneries. C'est bon, tu as la vue d'ensemble ?

Bon, voilà.
L'histoire va pas être très gai, mais tu as un décors contemporain, un personnage, une histoire. Le tout dans le même ton (triste mais "si beau" comme disent les lecteurs). Reste plus qu'à rédiger, tu as tous les éléments. Après, tout est histoire de style, alors je te laisse faire. Bonne rédaction !

Sven Thomasson Vërgson
9ème jour de Décembre 2066

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Commentaires
S
Kir : avec un peu d'ingéniosité (et toi, tu en as beaucoup) ça doit pouvoir se faire, je pense.<br /> <br /> Parchemine : impressionnant, je connais un Loup Garou qui te devrait respect !<br /> <br /> Daniel : exact, la preuve dès demain.<br /> <br /> Bremier : t'es vraiment qu'une grosse feignasse.
B
Ben bonne rédaction alors.
D
...cela tu sais faire!<br /> Bize
P
"Planter un des corps", ça s'appelle poignarder.<br /> "Parce qu'un des corps s'en perd son âge, ça n'est rien d'autre qu'un des corps", dis-tu. Mais non, ça s'appelle aussi être amnésique.<br /> Et quand tu dis que l'homme "vit Allah qu'en pagne"... t'as pas peur de la fatwa toi ?!<br /> <br /> Nan nan... pas de louve garrousse en vue...)
K
Une rédac' où je ne pourrai pas placer *dans ton cul* ?<br /> Tu n'y penses pas sérieusement ?!
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