J'exagère à peine
"Bonjour, je suis Monsieur Vërgson. Je viens pour un renseignement.
- C’est impossible monsieur, mais je ne vous promets rien."
Je suis resté perplexe une seconde, l'ai regardé me regarder par dessus ses petites lunettes rondes, puis ai haussé les épaules avant de reprendre.
"Ah. Eh bien, je voudrais connaître les modalités de…
- Ecoutez, je suis désolé, je n’ai absolument rien à faire : je suis débordé."
Je serrais les dents : en effet, il n'avait rien à faire. Rien de plus que son camarade, qui glandait au guichet d'à côté.
"Et votre collègue, là, il ne peut pas vous aider ?
- Nous nous répartissons les tâches, à chacun son travail : il fait tout, et moi je fais le reste.
- Je peux peut-être venir un autre jour ?
- Oh, vous savez, c’est tout le temps comme ça, de temps en temps !"
Je n'étais même pas énervé : la situation était tellement stupide que j'avais presque envie d'en rire.
"Vous trouvez ça normal ?
- Eh bien je ne suis ni pour ni contre, bien au contraire.
- Et donc ?
- Oh, s’il vous plaît, pourrions-nous rester polis, monsieur l’abrutis ?
- Mais… c’est vous qui m’insultez !
- Attention, sinon j’arrête de parler ! Et si je me tais, je vous préviens, ça va faire du bruit ! »
Tu sais quoi ? Je hais les administrations.
Sven Thomasson Vërgson
15ème jour d'Avril 2067