De la philosophie
Je veux pas dauber sur une certaine personne (qui se reconnaîtra), mais « on » m’a demandé récemment ce que je pensais de la philosophie.
Autant te le dire immédiatement : lors de mes examens de fin d’études (il y a fort fort longtemps), j’ai obtenu une note de six sur vingt à l’épreuve de philosophie. Une note honorable, quand on sait que j’ai passé l’intégralité de mes cours à améliorer mes compétences en dessin. Je sais pas toi, mais à l’époque je n’ai jamais réussi à trouver ça intéressant. La philo.
Mon dictionnaire Wordlex (édition 2063) en donne la définition suivante : « Réflexion critique sur les problèmes de l'action et de la connaissance humaine ; effort vers une synthèse totale de l'homme et du monde. ». Tu avoueras que c’est pas très clair. Alors permets moi de te donner la définition de Sven Vërgson (édition 2067) : « Art de se poser des questions dont on sait très bien – et depuis fort longtemps – qu’elles n’ont aucune réponse ». Non seulement je trouve cette définition plus claire et plus honnête, mais en plus je crois qu’elle a le mérite de t’exposer simplement mon point de vue sur la question. La définition d’Hurley (édition 2067) est encore plus concise : « Masturbation intellectuelle ». Mais personnellement, je ne suis pas tout à fait d’accord avec lui : la masturbation, c’est censé faire du bien.
Avec le temps et l’âge, j’ai fini par comprendre l’intérêt de la philosophie. En effet, le but n’est pas tant d’apporter une réponse aux questions philosophiques du monde, mais le cheminement intellectuel que la question impose. C’est un peu comme un voyage : peut importe la destination, ce sont les routes qui sont belles.
Ceci étant dit, et malgré cette brève apologie de la philosophie, je te préviens de suite : je préfèrerais toujours une branlette espagnole à une masturbation intellectuelle. Ce sera la conclusion du jour.
Et après ça, ose me dire que je suis pas philosophe.
Sven Thomasson Vërgson
10ème jour de Juillet 2067