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Blanc comme neige...
13 octobre 2006

Auto-flagellation

"Oh oui, faisons-nous mal !"

L'être humain aime bien ça, se faire du mal. Auto-torture mentale. Le petit et le grand écran ne nous épargnent pas : on respecte un délai "raisonnable" après une grande catastrophe, puis on réalise et diffuse des films ou des documentaires spéciaux. Histoire de remuer le couteau dans la plaie. De faire remonter les remords, la colère ou les regrets. Et on regarde. Tous les gens regardent, commme contraints par un pacte tacite. "Pour ne pas oublier" est la fausse excuse la plus souvent employée. Comme si on pouvait oublier. Non, la vérité, c'est qu'on a encore et toujours en nous ce désir non explicite d'être un héros dramatique. La souffrance est terrible, mais à l'arrière de notre arrière-cerveau on trouve ça beau. Je vais pas te refaire la démonstration Roméo et Juliette, si ?

Alors hier soir dans tous les districts de la zone Azur, y'avait pas grand monde dans les galeries. Presque tous les gens que je connais étaient "bien sûr" chez eux, devant la télé, pour la soirée spéciale "grand froid", pour se remémorer ensemble les documentaires terriblement prescients du début du 21ème siècle. Entre 2000 et 2010, ils se sont multipliés, annonçant - analyses scientifiques à l'appui - les terribles bouleversements climatiques qui allaient avoir lieu. Certains se souviennent les avoir vu à l'époque. D'autres les découvrent. Et tout le monde souffre en silence, ou en pleurant, ou en invectivant nos ancêtres pour ce qu'ils ont (pas) fait.

Moi j'étais pas devant la télé. Ma conscience n'a nul besoin de cette pénitence de pacotille, de cette auto-flagellation facile et hypocrite. Parce que si ça avait été nous on aurait rien fait de plus ou de mieux. Parce que je suis conscient des choses et que je n'ai pas besoin qu'on me les raconte encore et encore en gros plans ralentis sur fond de violons larmoyants. Parce que les accidents, les catastrophes naturelles, les assassinats, les attentats d'envergure, toutes ces choses moches, on les voit assez. Et j'ai pas besoin de me les repasser en boucle pour avoir conscience que je suis vivant.

Et toi ? Tu étais devant la télé ?

Sven Thomasson Vërgson
13ème jour d'Octobre 2066

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Commentaires
S
Omo-Erectus : si la fin du monde survenait un premier samedi du mois, aucun mec ne la verrait.<br /> <br /> Bière : elle a bien raison.<br /> <br /> Khey : j'étais dans les bouchons (c'est pas vraiment vrai, mais c'est un prologue à ma note du jour qui sera diffusée... ce jour).
K
parce que 4 jours sans nouvelles, ça me fait craindre l'effondrement de votre galerie !!!
B
J'étais chez ma mère (ele veut pas que je sorte le soir).
O
Vous savez, ici à Montréal, les changements climatiques, ils sont assez brusques. Ils font partie de notre quotitien.<br /> <br /> Mais les vrais changements climatiques, ceux qui résultent du fait de mon père et de mon grand-père, il faut les prendre pour ce qu'ils sont: l'exemple de ce qu'il faut pas faire.<br /> <br /> Malheureusement, la leçon est difficile à avaler. Dans 50 ans, on verra à la télé, dans la Zone Azur, un docu sur ce que nous (STV, OMO, FÉE, KIR et les autres) n'avons pas fait.<br /> <br /> Parce que 50 ans plus tôt, on regardait Star War, Dany the Dog, qu'on buvait du rouge ou qu'on coupait de la mortadelle.
S
Pierre : c'était pas encore obligatoire à votre époque, hein ? (nan, j'déconne...)<br /> <br /> Féekabossée : je connais pas ce chien.<br /> <br /> Kir : arrête de m'appeler "monsieur", on va se douter de quelque chose.<br /> <br /> Mimi : plus chaudes que maintenant (les piscines, je parle des piscines)(Kir, couchée !).
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