Impair et passe
2067.
J’aime pas les années impaires. Sauf les années en « 5 » (c’est mon amour des comptes ronds). Mais là, changer d’année, ça me fait chier.
2067, c’est laid.
Tu vas me dire que c’est ridicule, ou que j’ai pas le choix, et dans les deux cas tu auras raison. Je ne crois pas un seul instant au charlatanisme que représentent la numérologie ou l’astrologie, alors qu’est-ce que ça peut bien me foutre qu’on soit en 2066 ou en 2067, hum ?
Je ne sais pas. Je crois que c’est simplement pour l’amour du beau. Je ne peux pas t’expliquer pourquoi, mais les chiffres pairs sont plus harmonieux et plus agréables. Tu ne peux pas le nier. Le zéro est simple, rond comme un ventre de femme enceinte, prometteur. Le deux, c’est le plus beau chiffre de tous, le deux, le couple, l’harmonie ! Le quatre est une étoile, c’est l’eau la terre l’air et le feu. Le six, j’ai toujours envie d’en faire une spirale ou une coquille d’escargot. Le huit, c’est l’infini vertical ! L’année 2468, ça sonne, c’est beau, c’est brillant !
2067, c’est laid.
Mais la beauté d’une année dépend aussi de ce que tu y mets, dans cette année.
Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse, pas vrai ?
2067, c’est laid. Soit. Mais bonne année quand même, va.
Sven Thomasson Vërgson
Dernier jour de l’année 2066