Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Blanc comme neige...
7 novembre 2006

L'or noir

« Sven, j’ai réussi ! SVEN ! »

Houlà. Moins fort Hurley steuplaît. Hurle un peu moins fort.

Mes sourcils se froncent jusqu’à se rejoindre en un V vengeur entre mes deux yeux. Une moue dégoûtée accompagne le geste de ma main, main qui éloigne de trente bons centimètres le téléphone de mon oreille.

« Je suis arrivé à huit heure et demie PILE ce matin ! Sven, tu entends ? 08:30 ! A la seconde près ! J’ai ré-intégré notre espace-temps ! Tu te rends co… »
Tût.

Je pose lentement le mobile sur la table, et d’un geste brusque d’ours mal léché je le fais glisser jusqu’à l’autre bout. Il tournoie un peu trop loin, approche dangereusement du bord…

« Et merde. »

… et s’arrête juste avant de tomber. Un bout dépasse même sûrement au-dessus du vide. Je lève les yeux au plafond, grimaçant de reconnaissance.

« Merci. » que je Lui dis.

J’ai vraiment du mal à me lever si tôt. J’ai toujours l’impression que mon réveil a cette tronche sournoise et revancharde qui veut me faire payer mon attitude provocante du dimanche matin. Les yeux qui piquent quand j’appuie sur l’interrupteur de la lumière. Le froid qui s’agrippe à ma chair de poule dès que je repousse la couette. La douche chaude qui, plus elle dure, rend l’atmosphère glacée plus insupportable.

Non, dans tout ça, il n’y a qu’un seul réconfort, qu’un seul ami. Personnellement, je le garde pour la fin, pour quand je suis habillé de chaud, pour quand l’horloge me confirme que j’ai encore un peu de temps devant moi avant de partir, que je peux me poser. Le bruit de la machine qui chauffe, rien que ce bruit, ça fait monter la température du cœur. L’odeur, rien que l’odeur, ça balaie les regrets de s’être levé. L’apparence, ce noir profond surmonté d’une crème légère mais compacte, cette apparence est ma motivation pour tout ce qui est venu avant. Ma récompense. Et enfin vient le goût, cette chaleur qui tourne en bouche et inonde ma poitrine par l’œsophage, boutant le froid indésirable hors des frontières d’un corps refusant l’occupation.

Vive le café libre.

Sven Thomasson Vërgson
7ème jour de Novembre 2066

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Mais je t'en prie, Sven.
K
Jamais dedans ?<br /> Tu sais pas ce que tu perds !
S
Kir : avant ou après, peut-être, mais jamais dedans.<br /> <br /> Mimi : merci pour ce commentaire emplis de pertinence et d'à-propos.<br /> <br /> Bremier : des années d'entraînement...
B
Très bon le coup de téléphone, je vais faire ça un jour.
M
Huummppfff.
Publicité
Archives
Publicité