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Blanc comme neige...
23 novembre 2006

Abracadabra

C’est vraiment grisant, de se prendre pour un magicien.

Les illusionnistes sont des marchands de rêves. Je les ai toujours adoré, parce qu’ils te font croire à l’impossible. Je ne connais pas leurs trucs, et ne veux pas les connaître : celui qui cherche à percer le secret dévalue lui-même sa marchandise. Il ne faut pas oublier que les illusionnistes sont des marchands, tu achètes leurs rêves, alors ne les casse pas !

J’aime être dupé, mais j’avoue que l’idée de passer de l’autre côté du miroir est attirante. J’ai tellement les yeux qui brillent d’admiration devant leur talent que penser qu’on puisse m’adorer ainsi me harcèle. Penser "qu’elle" puisse m’adorer ainsi me rend fou.

Alors, pendant qu’elle n’était pas là, je me suis rendu dans son bloc pour repérer les lieux. Chez elle on rentre par le haut. Quatre niveaux. Un ascenseur. Un escalier unique avec rampe centrale. Pas de fenêtre. Une grande plante verte à chaque niveau. Elle habite au niveau -2. Alors j'ai préparé mon coup...

A l'heure de sa sortie du cabinet (elle est kiné) j'ai été l'attendre sur le perron. Elle eut l'air surprise une demi-seconde, puis réagit comme elle réagit toujours : en souriant.

"Salut Sven ! Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Je suis venu m'excuser pour l'autre jour, j'étais pas dans mon assiette.
- Oh, ça ? C'est rien va..."

Elle est comme ça. Cool. Elle vit l'instant. Je l'adore.

Nous avons discuté de tout et de rien tandis que je la raccompagnais à l'entrée de son bloc. J'ai pénétré le hall avec elle, lui ai ouvert la porte de l'ascenseur, et elle m'a remercié.

"Merci d'être venu Sven. A bientôt ?
- A très bientôt..."

Sitôt la porte de l'ascenseur refermée, j'ai bondit vers la rampe de l'escalier, ai sauté à califourchon sur la rambarde et me suis laissé glisser. J'ai dévalé en une seconde le premier palier, ratant (comme lors de mes essais de l'après-midi) ma réception. Ignorant mon coccyx douloureux, je réitérais la cascade sur le second palier. Grimaçant de douleur après être encore une fois tombé sur le cul, je me penchais vers la plante verte du niveau et attrapais la rose que j'avais cachée derrière quelques heures plus tôt. Au final, je tandis la main vers la porte de l'ascenseur à l'instant même où le voyant indiquait "-2". Je n'étais pas essoufflé, puisque je n'avais même pas couru. Un franc sourire remplaça mon masque de douleur, et la rose dans une main j'ouvris la porte de l'autre.

"Sven ? Mais… comment tu as fait ça ?"

Ah, tu aurais vu ce sourire ! Cette lueur dans ses yeux ! Cette étincelle ! C’est vraiment grisant de se prendre pour un magicien.
...
C’est grisant, mais quand même ça fait mal au cul.

Sven Thomasson Vërgson
23ème jour de Novembre 2066

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Commentaires
S
Bremier : ah oui, je comprends mieux.<br /> <br /> Omo-Erectus : des immeubles qui montent, ça fonctionnait pas mal quand les hommes vivaient en surface. Maintenant qu'on est sous terre, ça marche plus tout à fait pareil...
O
j'aimerais comprendre... elle occupe un immeuble de 4 nivaux, où l'on entre pas le quatrième. C'est donc que dans l'ascenceur, à compter du rez-de-chaussé, il faut descendre au 2ième pour se rendre chez elle. <br /> <br /> Décidément, vous faites les choses bien curieusement, chez-vous, français. Tout va à l'inverse. <br /> <br /> Ici, en Amérique, on procède autrement. On entre par le lobby, et on monte vers les étages supérieurs. <br /> <br /> Et puis on baise en premier, et on s'échange des roses après.
B
Je paie pas d'impôts.
S
Khey : je crois que je vais oublier ce tour. Magicien, c'est un métier, quand même...<br /> <br /> Bremier : et dire que, naïvement, je pensais que tu te contenterais de parler de tes impôts !
B
J'ai dit pareil à ma première expérience homo. (pouin pouin pouin pouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin)
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