Fighting spirit
Je ne sais pas trop comment te parler de ça : ça n’a pas de nom.
Je ne sais pas si tu as remarqué, mais dans la vie on a tous des moments où on baisse les bras, et d’autres où on s’obstine ; des instants où on se demande « à quoi bon ? » et d’autres où on se dit « on va pas lâcher comme ça ! » ; des situations où on laisse tomber, et d’autres où l’on se bat. Des fois on a plus le cœur à ça. Et des fois tu sens ces dents serrer ton cœur à l’intérieur, tu relèves la tête et tu repars au combat.
Je ne sais pas trop si tu comprends ce que je te dis. Pourtant on le vit au quotidien.
C’est très flagrant dans le sport. Quand deux adversaires de niveaux similaires s’affrontent, il y a forcément des moments où l’un prend le dessus sur l’autre, et quelquefois la tendance s’inverse. Et tu sais jamais trop dire pourquoi : c’est beaucoup dans la tête que ça se passe. Un instant de découragement, des pensées qui s’envolent vers des soucis bien loin du stade, un esprit qui s’en veut encore de la dernière action manquée, une injustice arbitrale, un coup de malchance : il suffit d’un rien.
Je ne sais pas trop si tu vois ce que je veux dire, cette échine courbée et ces yeux sur tes pieds.
Et puis il suffit d’un rien non plus pour que tout reparte. Même toi, tu sais pas pourquoi, mais tu retrouves soudain ce « fighting spirit », cette flamme, cette envie et cette volonté. Cet irrépressible besoin de crier soudain de rage et d’agir vers l’avant. Tu ne savais pas où le chercher, tu ne sais pas d’où ça vient. Probablement d’à l’intérieur de toi. Tu ne sais pas d’où ça vient, ni où ça va. Tout ce que tu sais c’est que ça te pousse en avant. Fort.
Je vis pour ces instants de grâce où rien ne te semble impossible. Avec toi, toi et toi, avec vous, ici, sur ce blog, je me sens le maître du monde.
Sven Thomasson Vërgson
23ème jour de Juillet 2067