Reprise, les joueurs sont prêts
« Sur une échelle de un à dix, je dirais que j’étais plutôt impatient… »
Boss était assis à même le sol de la galerie, le dos appuyé sur la porte d’entrée de la société, le cou enfoncé dans les épaules et les bras fermement croisés sur la poitrine. J’étais content de le revoir, tout comme lui je suppose. Je suppose, car ça ne se voyait pas trop : il tirait la gueule des mauvais jours. Je savais bien que j’étais pas en avance, mais c’était la reprise, hein. La fin des vacances, c’est pas facile-facile. Réveil laborieux, tout ça. Mais ça m’expliquait pas ce que Boss faisait, assis dans le froid devant l’atelier.
« T’étais pas obligé de m’attendre sur le pas de la porte, boss, mais ça me va droit au cœur.
- J’ai oublié mes clefs, Vërgson. Alors ouvre cette putain de porte, qu’on puisse enfin…
- … prendre un café ?
- Rattraper notre retard d’Août surtout, ouais !
- Rhooo… »
Et voilà, c’est la fin des congés que je m’étais octroyé, imposant à Boss une fermeture d’atelier. Il ne m’a rien reproché, en fait, alors j’en déduis qu’aucun client ne s’est plaint. Faut avouer que la plupart de nos clients étaient en vacances, alors pourquoi seraient-ils mécontents, tu peux me le dire ?
Je retrouve mon bureau, des odeurs et une vieille machine à café. Et tu sais quoi ? Ben je suis pas aussi désespéré que je pensais l’être : il y a des jours où je me surprends moi-même.
Sven Thomasson Vërgson
28ème jour d’Août 2067