Autant en emporte le vent
" En partant planter la tente par temps terne, tu t’es montré entêté.
- Ma tante, j’avais attendu tant de temps que j’étais trop tenté !
- Tu m’en diras tant ! Tu es d'un têtu ! C’en est entêtant !
- Etais-ce si inquiétant que tu t’es tant tendue ?
- En partant plus tôt tu aurais pu monter les montants du auvent ! Qu’as-tu en tête ?
- Par tant de vent ? Même en m’y prenant dans les temps je l’aurais pris dans les dents !
- Autant pour moi. Mais tu aurais pu tenter, car en ôtant le auvent ça a tendu la toile tant et tant que ça a rabattu le battant !
- Tu n’as pas tort. Tant pis. C’est tant embêtant que le vent en emporte autant ! "
J'ai relevé la tête du manuscrit, la moue sceptique et le sourcil en accent circonflexe. Wig, droit comme un "i" dans mon canapé, me regardait avec des yeux emplis d'espoir. Tellement emplis que j'ai cru que ça allait déborder. J'ai soupiré.
"Et tu veux que je t'aide à répéter 'ça' ?"
Il m'a sourit en découvrant toutes ses dents, ses canines crispées sur sa clope comme un piège à loup sur la patte d'un animal blessé. J'ai soupiré encore.
"Putain c'est chaud tes cours de théâtre, là !"
Sven Thomasson Vërgson
29ème jour de Novembre 2067