Humour défensif
« Vërgson !
- Oui Boss.
- Aujourd'hui c'est la deadline pour le projet NOZE. Comment tu es ?
- Je suis sur ma chaise, boss.
- Cette misérable réplique signifie-t-elle que tu es prêt ?
- Non, elle signifie que je suis assis. »
C’est une sorte de mécanisme de défense.
J’ai appris, avec le temps, que l’humour peut être une excellente arme, ou une excellente protection. Même contre quelqu’un qui n’a pas vraiment d’humour. Ceci te permettra ainsi de comprendre pourquoi, même dans les pires situations, j’essaie de garder un ton léger et une petite vanne sous le coude. Même si elle est pourrie. Un mécanisme de défense, je te dis.
C’est naturel. Le poulpe expulse un opaque écran noir pour masquer sa fuite ; la tortue se réfugie dans sa carapace ; le hérisson se roule en boule, piques dehors ; les anémones empoisonnent les poissons qui les touchent ; la rose possède des épines. L’être humain roule des mécaniques pour impressionner tel le lion de la savane, joue le rigolo de service pour casser net l’animosité tel le poisson-clown (ah ah), ou tente d’inspirer pitié et larmes tel l’oignon. Même si dans le cas de l’oignon il faut bien avouer que comme mécanisme de défense, ça arrive un peu tard.
« Et le bon de livraison, il est où ce putain de bon de livraison ?
- Dans ton cul boss, dans ton cul… »
Si ça marche ? Bien sûr ! Il me pourrirait deux fois plus si je lui répondais simplement que je l’ai pas encore édité. A me faire la gueule pour mon humour tout naze, il en vient à devoir passer au second plan ce que j’essaie de masquer. Même dans ta vie privée ça marche, tu verras. Enfin… si je peux me permettre un conseil, évite le « dans ton cul » : dans l'intimité c’est quand même un peu vulgaire…
Sven Thomasson Vërgson
9ème jour de Décembre 2067