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Blanc comme neige...
10 mars 2010

Retranscriptions (4 / X)

Affaire Lenkov – Témoignages récoltés par Stanislas Vërgson – Juillet 2066


MAC TYREL : Bien évidemment, vous vous doutez bien que ça n’arrivait pas tous les jours, de voir débarquer des gonzesses au bar de Boyd. Pas le soir après la fermeture officielle, quand on sortait le tapis vert, en tout cas. Oh, y’a des joueuses, hein. Je dis pas. Quelques semaines avant on avait eu une bombe d’Europe du nord, parlant mal français, avec une paire de lunettes aussi voyante que sa paire de nibards. Elle nous avait plumé, ah ah ! Mais la demoiselle Lenkov, là, on s’est pas méfié : elle était avec Vërgson, et en général quand l’un de nous ramène une fille, c’est plus pour la frime – la frime auprès des autres gars, et la frime auprès de la fille.

BOYD : Oh, je me souviens à peine de la fille. J’héberge, je sers à boire, et je joue. Si vous croyez que je peux me concentrer sur autre chose ! J’ai eu quelques belles mains, ça je me souviens, parce que Vërgson a perdu quelques biftons et que la fille a dit qu’elle lui portait la poisse. C’était surement vrai. Faut jamais emmener des filles à une table de jeu. Jamais.

MAC TYREL : Avec Vërgson ? Non. Je croyais, au début, mais en fait elle a assez rapidement fait du gringue à Karrup. Connaissez pas Lian Karrup ?

SVETLANA : Je pense que ça aurait pu s’arrêter là, le rôle de Sven dans cette histoire. Je pense que ça aurait dû, même. Katrina n’avait certainement pas prévu plus, de toute façon : c’était juste sa passerelle pour atteindre Karrup. En même temps, elle n’avait pas prévu de mourir non plus, vous me direz. Alors qu’au final, elle s’est faite descendre, et Sven a été mouillé jusqu’au cou.

TODD : Impliqué Sven ? Non, c'est pas moi. Juré. J'ai jamais cité son nom. Quand Katrina est morte, le soir même j'avais Sven dans ma piaule qui me plaquait contre le mur comme s'il voulait le défoncer avec mon crâne. Il avait l'air d'un déterré : en sang, trempé, les lèvres bleues. Presque mort, mais la force implacable d'un zombie. L'énergie de la rage. Il m'a posé la même question que vous. J'ai répondu pareil. Et j'vous jure qu'à ce moment-là, les incisives contre le froid acier de la paroi de mon bloc, j'avais pas envie de raconter des bobards.

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